Infusions et décoctions

Regroupées sous le terme de tisane, les infusions et les décoctions sont les plus vieux remèdes du monde. C’est tout un art de les composer et de les préparer. Au niveau thérapeutique, on considère uniquement les plantes séchées, dites en vrac, et non les sachets à infuser.

* C’est le moyen le plus simple d’aborder la phytothérapie à condition d’avoir en sa possession des plantes de qualité. C’est aussi le fruit de millénaires d’expérience développée par les civilisations du monde entier.
Faire une tisane consiste à extraire les composés aromatiques du matériel végétal de la plante, que cela soit des fleurs fraîches ou séchées, des tiges, des racines ou des feuilles, généralement dans de l’eau chaude.

* L’infusion
Pour les plantes sous forme de feuilles ou de fleurs, la technique est de verser de l’eau frémissante sur le matériel végétal, de couvrir et de laisser infuser entre 5 à 10 minutes avant de boire. Ce principe est valable pour presque toutes les plantes. Pour les grandes feuilles, comme celles de l’eucalyptus, plus épaisses, l’infusion doit être de 10 minutes.

* La décoction
Cette technique est employées pour les écorces, graines et racines. Il s’agit de placer les éléments dans de l’eau froide et de chauffer jusqu’à ébullition. Hors du feu, il faudra couvrir la décoction, la laisser infuser 10 minutes, puis la filtrer avant de la boire. En cas de plantes mixtes, privilégier la décoction en premier et ajouter les plantes à infuser hors du feu.

* La macération 
Les plantes sont placées dans de l’eau non chauffée, de l’huile ou de l’alcool pour y macérer toute une nuit, voire quelques jours. Le temps de macération varie selon les plantes.

Une tisane ne se conserve pas plus de 24 heures. Pour un effet thérapeutique, il est conseillé de boire 2 à 3 tasses par jour pour un adulte.
Non sucrée et sans ajout de lait.

 

Les formes galéniques

 

Le mot  » galénique  » est relatif à la préparation, l’apparence, la conservation et la présentations des plantes.

 

 

 

 

Les formes galéniques principales sont les tisanes, les poudres, les teinture-mères, les extraits fluides, les extraits secs, les macérats, les pommades

 

 

 

 

 

Selon l’activité que l’on souhaite donner à la plante, un drainage, un rééquilibrage, on adaptera la forme et elle pourra donner le meilleur d’elle-même.

 

Les bases de la phytothérapie

Il suffit d’observer la nature pour se rendre compte, au fil des saisons, que la terre nous invite à nous servir de ses bienfaits. Le végétal fait partie du monde du vivant, tout comme nous.

1. Définition de la phytothérapie
La phytothérapie est, du point de vue étymologique en grec, le traitement ( therapeia ) par le végétal ( phytos ). Elle est définie plus couramment comme la thérapie par les plantes. C’est une médecine ancestrale, qui s’est enrichie au fil des siècles, des savoirs accumulés de nombreuses médecines traditionnelles et des progrès de la recherche scientifique.
Il y a une utilisation holistique de la phytothérapie qui va concerner la pratique de la naturopathie en sélectionnant soigneusement les plantes adaptées à une problématique, grâce à une connaissance solide de leur utilisation.
La recherche sur les principes actifs des plantes, qui entrent pour certains dans la composition de médicaments allopathiques, est uniquement réservée au domaine scientifique et pharmaceutique.

2. Historique
Depuis que les hominidés sont apparus sur Terre, il a plusieurs millions d’années, il est facile de supposer qu’ils ont utilisé les végétaux pour se nourrir et se soigner.
 .5000 ans avant J.-C. : la tablette sumérienne de Nippur est le premier écrit rapportant une douzaine de recettes et plus de 250 plantes différentes.
. 2500 avant J.-C. : un premier traité médian est constitué en Chine. Les principes initiateurs de la grande tradition chinoise sont attribués notamment à l’ empereur Shen Nong.
. 1500 avant J.-C. : le papyrus d’Ebers consigne des centaines de recettes à base de plantes et devient le premier traité de prescriptions médicales découvert à ce jour.
. Parallèlement en Inde, les textes des Védas recueillent les connaissances en matières de recettes traditionnelles qui seront à l’origine de l’Ayurvéda.
. Durant l’antiquité : Hippocrate réalise des observations cliniques, Théophraste étudie la toxicité et Aristote théorise la notion de totum des plantes.
. Durant le Moyen-Age : en Europe, Hildegarde de Bigen est l’auteure de nombreux ouvrages sur la botanique. Elle est considérée comme la première naturopathe.
. Au XVIIème siècle : Carl von Linné crée le système de nomenclature binominale des plantes qui devient le langage universel de la botanique.


. A partir du XIXème siècle : la chimie moderne va permettre l’extraction des substances actives des plantes comme la morphine à partir de pavot et les premières molécules de synthèse comme l’aspirine apparaissent. La médecine actuelle est le fruit de toutes ces étapes.

Découverte de la tombe fleurie
Dans les années 1950, la tombe dite  » fleurie » de Shanidar, en Irak de l’époque de Néandertal, contenait trois squelettes et, autour d’eux, du pollen de centaines de fleurs dont des achillées et des centaurées. Les achillées sont des plantes vivaces de la famille des Astéracées comportant une centaines de variétés. Quant aux centaurées, elles sont proches des chardons.